l’exterminateur envoyait dans les armées des singes ; mais ils n’entrevoyaient nulle part leur ennemi, ce terrible contempteur du roi des Dieux, que sa magie enveloppait d’invisibilité.
L’invisible ennemi de frapper Sougrîva, Angada, Nîla, le vigoureux Hanoûmat, Soushéna, Dhoûmra, Çatabali, Dwivida et d’autres ennemis.
Quand il eut déchiré avec ses dards empennés d’or les héros et le monarque des singes, il enveloppa Râma lui-même et Lakshmana dans les réseaux de ses pluies de flèches, aussi rapides que la foudre.
Inondé par cette averse de projectiles, comme le roi des monts par la chute des pluies, Râma d’une beauté souveraine et merveilleuse jeta les yeux sur Lakshmana et lui tint ce langage : « Lakshmana, le prince des Rakshasas, ce vaillant guerrier, ennemi du roi des Dieux, a pris de nouveau le trait de Brahma ; il immole cette armée de héros simiens, et, monté sur son char, il déploie toute sa magie. Comment peut-on maintenant réussir à tuer dans le combat cet Indradjit, son trait ineffable à la main, et le corps invisible aux yeux ? Son dard infaillible est un don, je pense, de l’auguste Swayambhoû lui-même, inconcevable à la pensée. Supporte en ce moment avec moi d’une âme intrépide ces averses épouvantables de flèches.
« Toute cette armée du monarque des simiens est taillée en pièces ; elle a perdu ses héros les plus éminents. Mais, quand il nous aura vus, nous d’une fougue épouvantable dans la guerre, mis hors de combat et tombés sans connaissance, alors, sans doute, cet ennemi des Tridaças nous abandonnera ; et, content de la gloire insigne, qu’il a recueillie dans sa bataille, cet odieux contempteur d’In-