Page:Ramayana trad Hippolyte Fauche vol2.djvu/274

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aujourd’hui, singe, dévorer ta chair jusqu’à la satiété ! »

À ces paroles, Hanoûmat sentir doubler son courage, et, les sourcils contractés sur le front, il défia Kâlanémi au combat. Aussitôt le singe et le Démon se prennent à bras le corps, une lutte s’engage ; ils se frappent des bras ou des poings, de la queue ou des talons. L’un et l’autre d’une grande force, tous deux épouvantables, l’un et l’autre d’une effroyable valeur, ils ne laissèrent dans ce lieu, ni une roche, ni un arbre debout. Enfin le fils du Vent étreint dans le câble de ses bras le terrible Démon, qui, privé de souffle et la respiration supprimée, tombe sur la terre, pousse un vaste est et descend au séjour d’Yama. Cette clameur du Rakshasa fit trembler tous les Gandharvas à la grande force et les trente millions des gardes vigoureux, campés sur la montagne.


Après qu’il eut donné la mort à l’inaffrontable Kâlanémi, le héros monta sur la céleste montagne, enrichie de métaux divers. Quand ils virent grimper Hanoûmat, les Gandharvas lui dirent : « Qui es-tu, toi, qui es venu, sous la forme d’un singe, au mont Gandhamâdana ? »

À ces mots, il répondit : « L’homicide Râvana a blessé dans la poitrine avec une lance de fer un grand héros, nommé Lakshmana, qui est le frère de Râma. C’est à cause de lui que je viens au mont Gandhamâdana chercher une plante salutaire, née dans ces lieux et nommée l’Extracteur-des-flèches.

« Mon désir est que vous l’indiquiez, héros ; veuillez m’accorder votre bienveillance. Dans la terre de Râma, le souverain des hommes, il sied à vos excellences de montrer un esprit tout à fait bienveillant et docile aux volontés de ce puissant monarque. »