Page:Ramayana trad Hippolyte Fauche vol2.djvu/49

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mettre un instant son pied ! » À ces mots, il dit adieu aux quadrumanes et, s’étant plongé au milieu des airs, il partit d’un essor rapide comme les ailes de Garouda.

À cette vue de l’oiseau que son vol emportait au loin, Angada, le fils de Bâli, au comble de la joie dit aux princes joyeux des singes : « Maintenant qu’il nous a transmis les nouvelles de la Vidéhaine et sauvé les singes de la mort, l’oiseau Sampâti retourne à sa demeure, l’âme satisfaite. Venez donc ! marchons vers la montagne située au nord pour la mer du Midi. Quand nous serons arrivés sur le rivage, nous penserons au moyen de traverser le vaste Océan. »

Alors, d’un pas égal à celui du vent, les singes, dans une résolution bien arrêtée, s’avancent, l’âme contente, vers la plage désirée, sur laquelle préside le noir souverain des morts.


À la vue de cette mer sans rivage ultérieur comme le ciel, ceux-ci parmi les singes tombèrent dans l’abattement, ceux-là tressaillirent de joie. Dans le but de ranimer leur courage, le fils de Târâ, voyant le visage consterné de quelques singes, Angada leur tint ce langage, après qu’il eut salué les grands et sollicité d’un mot l’attention des autres :

« Quadrumanes à l’héroïque vigueur, il ne faut pas vous abandonner au découragement ; car l’homme découragé ne peut mettre fin à son affaire. L’homme qui, s’armant d’énergie en face d’un obstacle, résiste à son découragement, ne laisse jamais derrière lui son œuvre imparfaite.