Page:Ramayana trad Hippolyte Fauche vol2.djvu/50

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« Qui pourrait aller d’ici à Lankâ et revenir en deux bonds vigoureux ? Qu’il réfléchisse mûrement et qu’il parle, celui qui possède en lui-même ce don merveilleux de franchir une distance ! celui grâces auquel, revenus un jour d’ici, heureux et couronnés du succès, nous reverrons nos fortunes, nos épouses et nos fils ! »

À ces paroles d’Angada, qui que ce fût parmi les singes ne répondit un seul mot, et les chefs du peuple restèrent là tous immobiles.

Gaya dit ces mots le premier : « Je puis nager dix yodjanas. » — « Et moi, dit Gavâksha, j’irai plus loin, jusqu’à vingt yodjanas ! » — « Quant à moi, dit Gavaya, je peux franchir dans un seul jour trente yodjanas ! » Ainsi parla dans cette assemblée des singes ce quadrumane vigoureux et cher à la fortune. Après lui, Çarabha, le singe d’une valeur incomparable, d’une bien grande vigueur et d’un aspect semblable au sommet d’une montagne, répondit ces mots aux paroles d’Angada : « Je puis aller quarante yodjanas dans un même jour ! »

« Parcourir cinquante yodjanas, ce m’est chose facile, nobles singes ! » dit ensuite Gandhamâdana, le fortuné singe à la couleur d’or. Puis Maînda, pareil au mont Himâlaya, tint ce langage : « Ma force est capable de soutenir une marche de soixante yodjanas ! » — « Et moi j’irai sans doute jusqu’à soixante-dix, » répondit au bel Angada Dwivida à la grande splendeur.

Après celui-ci : « Singes, fit le sage Nîla, fils d’Agni, je puis nager quatre-vingts yodjanas ! » — « Je pourrais bien fournir quatre-vingt-dix yodjanas complets ! » dit avec assurance le fortuné Nala, ce noble singe de qui Viçvakarma fut le père. « Et moi, quatre-vingt-douze ! » répond à son tour le vigoureux Târa, d’une force et d’un