Page:Ramayana trad Hippolyte Fauche vol2.djvu/66

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aux arcades faites d’or, toutes semées de perles et de pierreries, aux enceintes d’argent, aux colonnes massives d’or. Alentour, se tenaient des héros infatigables, invincibles, à la grande âme, à la haute taille, habitués à monter des coursiers ou des chars d’or, d’argent ou d’ivoire, tapissés de riches pelleteries, soit de tigres, soit de lions.


Dans la demeure de Râvana, le noble singe vit tout émerveillé des chevaux marqués de signes heureux, avec la tête du perroquet, avec les ailes du héron, avec les yeux pareils au jasmin d’Arabie. Ils avaient le regard louche et les jambes longues : ils étaient d’une grande légèreté ou d’une vitesse égale à celle de la pensée. Il y en avait de rouges, de jaunes, de blancs, de noirs, de bais, de verts, de cramoisis et d’un rouge pâle, ou d’un pelage tacheté comme la peau de l’antilope aux pieds blancs. Les pays d’Aratta, de Vâlhi et de Kamboge les ont vus naître.

Il contempla ce palais sublime, hérissé par les hampes des étendards, troublé par le cri des paons et semblable au mont appelé Mandara ; cette demeure peuplée en tous lieux de quadrupèdes et de volatiles variés, admirables à voir, des plus nobles espèces et par nombreux milliers. Ce palais, éclairé d’une lumière incessante par l’éclat des pierreries les plus fines et la splendeur même de Râvana, comme le soleil brille de ses rayons, et desservi, suivant les règles de l’étiquette, par de nobles dames et par les femmes du plus haut rang ; ce palais, tout stillant de rhum et de liqueurs spiritueuses ; ce palais regorgeant de vases en pierreries.

Vêtus en habit de femmes avec des manières de femme,