Page:Ramayana trad Hippolyte Fauche vol2.djvu/67

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on y voyait courir çà et là des animaux charmants, le corps et le sein radieux.

Ensuite il entendit un son de tambour, de conques, d’instruments à cordes, mêlé au son des instruments de musique à vent.

Il s’avança vers ce lieu, d’où partaient les accords, et vit le char nommé Poushpaka, resplendissant comme l’or. Il avait un demi-yodjana de long ; sa largeur s’étendait égale à sa longueur[1] : il était soutenu sur des colonnes d’or avec des portes d’or et de pierres fines. Brillant, couvert de perles en multitude et planté d’arbres, où l’on cueillait du fruit au gré de tous les désirs, on y trouvait du plaisir en toutes les saisons, et sa douce atmosphère se balançait entre l’excès du chaud et du froid.

À la vue de ce grand char Poushpaka, aux arcades incrustées de corail, le noble singe monta dans cette voiture céleste et douée même d’un mouvement spontané. Le fils du Vent, Hanoûmat, vit au milieu d’elle un palais magnifique, long et large, tout à fait spacieux, embelli par beaucoup de bâtiments et couvert dans son pourtour de fenêtres en or, avec des portes, les unes d’or, les autres de lapis-lazuli : la présence du monarque ou de l’Indra même des Rakshasas en assurait la défense.

Là, soufflait une senteur exquise, enivrante, céleste, exhalée des breuvages, des onguents de toilette et des bouquets de fleurs. La suave odeur montait, et, parente, elle disait çà et là au singe magnanime, son parent,

  1. L’yodjana fait cinq milles anglais, de 1609 mètres chacun : le char avait donc 4 kilomètres 22 mètres 1/2 de long sur autant de large.