ses aptitudes en les spécialisant[1] ; ensuite et surtout ils ont noté chez lui la première mention des variations du pouvoir relatif de l’or et de l’argent d’après le rendement proportionnel des mines de l’un et de l’autre métal[2].
Mais il ne semble pas que Xénophon, tout en décrivant bien la loi de l’offre et de la demande et une diminution du taux d’échange de chacun des deux métaux par rapport à l’autre, se soit élevé jusqu’à la notion des variations du pouvoir général de la monnaie. « L’argent, dit-il en effet, ne ressemble point aux autres productions de la terre. Que le fer ou le cuivre deviennent communs, au point que les ouvrages faits de ces matières se vendent à trop bon marché, voilà les ouvriers ruinés complètement. Je dis la même chose des cultivateurs dans les années où le blé, le vin et les fruits sont très abondants. Pour l’argent, c’est tout le contraire. Plus on en trouve de mines et plus on les exploite, plus on voit de citoyens s’efforcer de devenir possesseurs de l’argent[3]. » C’était donc encore l’axiome que l’argent constitue la richesse par excellence, au lieu de valoir seulement, soit sous sa forme industrielle, comme une simple marchandise, soit sous sa forme monétaire, par la possibilité qu’il nous donne de nous procurer, grâce à lui, des richesses ou des actes.
Signalons au passage, pour la même période, la première mention de la loi de Gresham. C’est Aristophane, censeur judicieux et caustique de la démocratie athénienne, qui la fait dans ses Grenouilles[4].
- ↑ Cyropédie, 1. VIII, ch. ii, 5.
- ↑ Revenus de l’Attique, ch. iv, §§ 9-10. — Voir nos Éléments d’économie politique, 2e édition, p. 284.
- ↑ Revenus de l’Attique, ib. — Voyez sur ce point Souchon, Théories économiques dans la Grèce antique, Paris, 1898, pp. 113-114.
- ↑ « À ce qu’il nous semble, dit le chœur, la République se comporte avec les bons et honnêtes citoyens comme elle fait avec les vieilles monnaies et les pièces d’or toutes neuves. Nous ne nous servons pas, en effet, de ces pièces, quoiqu’elles ne soient point du tout falsifiées, quoiqu’elles soient, au contraire, les plus belles de toutes, les seules bien frappées et bien sonores, reconnues partout à leur timbre chez les Grecs et les Barbares. Ce que nous