elle est la « théorie du mouvement », comme la statique est la « théorie de l’équilibre[1] ».
Le livre IV, « Influence des progrès de la société sur la production et la distribution », est certainement le plus original. Nous en ferons dans un instant une étude détaillée.
Enfin le livre V est consacré à « l’influence du gouvernement », ce qui amène une théorie et une description économique des impôts.
Passons aux principales idées adoptées ou émises par Stuart Mill. Nous examinerons les suivantes : 1° le travail improductif ; 2° la loi du rendement non proportionnel en agriculture, diminishing returns, qui conduit à la théorie ricardienne de la rente et au malthusianisme ; 3° la théorie du fonds des salaires ; 4° la valeur internationale ; 5° les théories et hypothèses de l’évolution économique.
I. Travail improductif. — Au lieu de s’éclairer des judicieuses observations de J-B. Say et des considérations nouvelles de List, Stuart Mill tient encore à la formulé de l’improductivité de certains travaux. « Le travail productif, dit-il en sommaire de chapitres, est celui qui produit des utilités fixes et incorporées à des objets matériels. Tout autre travail, quelque utile qu’il soit, est classé parmi les travaux improductifs[2]. » C’est une idée fausse, croyons-nous, du travail. Plus de vingt ans auparavant, Mac-Culloch avait dit déjà avec beaucoup plus de justesse : « La plupart des auteurs qui ont écrit sur l’économie politique se sont livrés à de longues discussions sur la différence qui existe entre ce qu’ils ont appelé le travail productif et le travail improductif. Mais on ne découvre pas facilement une base réelle à ces discussions ou à ces distinctions établies entre ces deux sortes de travaux… Ce n’est pas le genre de travail que nous devons considérer,