parlons pas, il va sans dire, de richesses que le pays importateur fût totalement inapte à se procurer sur son territoire et pour lesquelles il subît le monopole de l’autre.
D’ailleurs, si la thèse de la valeur internationale basée sur la comparaison des coûts relatifs est exacte prise en soi-même, les modifications ou les complications pratiqués que la question, des ports y peut apporter, ont perdu beaucoup de leur importance parle bon marché des frets et le perfectionnement général des voies de,communication. Les douanes doivent être envisagées comme les transports.
Bref, l’inégalité des relations de valeurs est la condition nécessaire du commerce international.
Déjà la conséquence générale qui en résulte, c’est qu’une égale quantité de richesses est obtenue avec une somme moindre d’efforts : car, sans l’échange international, la Pologne aurait dépensé 200 journées de travail pour avoir blé et drap, et l’Angleterre en aurait dépensé 350 : total, 550 journées ; au contraire, avec l’échange, la Pologne en dépense bien encore il est vrai 200, mais l’Angleterre n’en dépense plus que 300 chez elle : total, 500. D’où cette formule de Stuart Mill, que « les avantages du commerce consistent dans l’augmentation de la puissance de production du monde ». C’est le fruit de la « division territoriale du travail, achevant l’œuvre de la division professionnelle, puis mécanique, qui est d’abord pratiquée dans chaque pays[1].
Cette différence dans les relations des valeurs entre elles est aussi, disions-nous, la condition suffisante du trafic international, et l’échange peut impliquer une importation de richesses pour lesquelles le pays importateur aurait sur l’autre l’avantage d’un coût absolu moins élevé.
B. Condition suffisante. — Pour le démontrer on n’a qu’à modifier les chiffres précédents.
- ↑ Stuart Mill, Principes d’économie politique, 1. III, ch. xvii, § 3, t. II, p. 110 ; — Torrens, The Economists refuted, p. 14.