Page:Rambaud, Histoire des doctrines économiques, 1909.djvu/413

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les pays d’industrie manufacturière, comparés aux pays d’industrie agricole, qui devraient le plus gagner à la réciprocité ; des échanges. « Il y a lieu de croire, dit M. Fontana-Russo, que le développement agricole des pays nouveaux s’est effectué sous la loi du rendement plus que proportionnel, et que les effets de la concurrence de cette agriculture nouvelle dans les pays européens ont été plus, sensibles parce que l’agriculture européenne était régie, au contraire, par la loi du rendement moins que proportionnel. Les mêmes considérations expliquent la constante suprématie d’un pays manufacturier sur tout autre ; car sa production est presque toujours aiguillonnée par le stimulant qu’est le rendement plus que proportionnel[1] » ;

2° Par les conditions ; de « l’équation des demandes entre nations », ce qui va nous introduire dans un nouvel ordre de considérations non moins abstraites. Cette loi de « l’équation des demandes entre nations» est le théorème d’après lequel « les produits d’un pays s’échangent contre les produits des autres pays à un rapport de valeur tel que la somme des exportations de ce pays égale exactement la somme de ses importations[2] ». Autrement dit, « le fait même de l’échange suppose que les exportations de chaque pays sont compensées exactement par les importations[3] », les unes et les autres se faisant équilibre en dépit des tensions inégales de l’offre et de la demande des unes, de la demande et de l’offre des autres.

Cette formule, cependant, ne serait-elle point contredite par la simple lecture d’une balance du commerce se soldant en différence ? Non, répond la théorie ; car on lit les deux pages de cette balance toutes deux en poids d’or et d’argent supposés de pouvoir partout égal, tandis que ce serait en pouvoirs différents de monnaie qu’on devrait lire une page d’abord, puis l’autre.

  1. Fontana-Russo, op. cit., p. 44.
  2. Stuart Mill, loc. cit., § 4, t. II, p. 127.
  3. Fontana-Russo, op. cit., p. 47.