nombre de principes simples, dont le Décalogue est le sublime résumé[1] ».
Quels sont ces principes ?
Religion, propriété, famille et travail, les voilà présentés en quatre mots.
I. — La religion est le premier fondement des sociétés, par les devoirs qu’elle impose. « L’étude méthodique des sociétés européennes, dit Le Play, m’a appris que le bien-être matériel et moral et en général les conditions essentielles à la prospérité y sont en rapport exact avec l’énergie et la pureté des convictions religieuses[2]. »
En France, la perte des croyances religieuses a coïncidé avec la désorganisation des ateliers ; et notons ici que Le Play embrasse toujours sous le nom d’ateliers tout ce qui est le siège d’un travail quelconque, manufacturier ou agricole.
II. — Le second fondement de la société est la propriété, et celle-ci, comme le Play le remarque en parfait accord avec les économistes, a toujours tendu à devenir individuelle. « Ceux des peuples modernes, dit-il, qui se distinguent le plus par leur prépondérance et leur succès, tendent chaque jour davantage à donner à toute espèce de propriété un caractère exclusivement personnel. Sous cette forme, ils la considèrent comme la récompense naturelle du travail et de l’épargne, c’est-à-dire des deux vertus sur lesquelles se fondent surtout le bien-être et l’indépendance des individus[3]… Même les communautés de travailleurs, fréquentes au moyen âge, sont, de plus en plus remplacées par les entreprises individuelles[4]… Les écrivains
- ↑ Auburtin, Introduction aux Extraits des œuvres de Le Play, dans la Petite Bibliothèque économique, p. xxiv.
- ↑ Réforme sociale, ch. i, avec ce sous-titre : « La religion a toujours été le premier fondement des sociétés : le scepticisme moderne n’est justifié ni par la science, ni par l’histoire, ni par la pratique actuelle des peuples libres et prospères » (4e édition, t. 1, p. 98).
- ↑ Op.cit., ch. ii, § 16, t. I, p. 211.
- ↑ Op.cit., ch. v, § 42, t. II, p. 222.