d’un travail de douze heures). C’est cet excédent ou différence qui constitue la plus-value.
Un peu plus loin[1], Karl Marx distingue deux sortes de plus-value :
1° La plus-value absolue, fournie par l’allongement de la journée, c’est-à-dire par le surtravail ou excédent du temps de travail accompli sur le temps de travail nécessaire à la reproduction d’une valeur égalé au salaire ;
2° La plus-value relative, résultant de méthodes qui font produire en moins de temps l’équivalent du travail qui serait nécessaire à cette reproduction. Cette plus-value relative dépend de l’intensité personnelle du travail chez l’ouvrier ; elle dépend surtout de la productivité technique de l’industrie, par l’emploi des machines et le perfectionnement des procédés. Enfin la division du travail accroît la plus-value relative, idée que nous avions signalée déjà comme étant en germe dans le Mémoire de la propriété de Proudhon[2]. « La production de la plus-value absolue, dit Marx, n’affecte que la durée du travail ; la production de la plus-value relative en transforme entièrement les procédés techniques et les combinaisons sociales. Elle se développe avec le régime capitalistique proprement dit. » Karl Marx doit donc être hostile aux perfectionnements qui tendent à accroître la productivité.
Ainsi c’est la plus-value qui engendre le capital de l’entrepreneur[3]. Ici Karl Marx distingue deux sortes de capital : 1° le capital constant, soit cette partie du capital qui achète des choses, qui se transforme en matières premières ou en instruments mécaniques de travail ; 2° le capital variable, soit cette partie du capital qui achète du travail, celle qui se transforme en force de travail et qui reproduit, non pas seulement son équivalent, mais encore la plus-value. « Le capitaliste, dit Marx, en transformant