Page:Rambert - Études littéraires, t1, 1890.djvu/140

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marquable entretien de Pascal et de M. de Sacy sur Epictète et Montaigne, relégué par M. Faugère dans le grand tiroir des morceaux qui embarrassent partout ailleurs, se présente très heureusement dans l’édition de M. Astié, en tête du second volume, c’est-à-dire en tête de l’apologie dont il est l’introduction magnifique. Mais pourquoi ne trouve-t-on pas tout à côté le récit de cette autre conversation où Pascal initie ses amis au grand ouvrage qu’il médite ? N’était-ce pas là sa place naturelle ? ne devait-elle pas aussi servir d’introduction ? Pourquoi M. Astié le relègue-t-il à la fin ? Au reste, ce second volume, le volume important, forme bien un tout. Il est distribué de telle façon que l’intérêt qui s’attache à une œuvre d’ensemble, et qui manquait à l’édition de M. Faugère, ne fait plus aussi complètement défaut. On sent, malgré les lacunes, que l’on avance dans une direction déterminée, que l’on est parti d’un point et que l’on marche vers un autre. Ce sont encore des morceaux inachevés, et pourtant on assiste au développement d’une pensée. Dans l’édition Faugère se présente-t-il une phrase interrompue, on est arrêté court ; la nuit est complète. Dans l’édition Astié ce qui précède ou ce qui suit jette souvent un rayon de lumière sur les mots les plus obscurs. Aussi la recommandons-nous très vivement aux personnes qui veulent pour la première fois essayer la lecture de Pascal. Si elles