Page:Rambert - Études littéraires, t1, 1890.djvu/152

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M. Astié conserve lui-même quelques doutes sur son interprétation de Pascal : « Pascal, dit-il, resta bien à certains égards homme de son temps, et on pourrait se demander s’il était complètement dégagé de tous les préjugés courants. Malgré la force décisive de la preuve interne, qui est entièrement en faveur de l’arrangement proposé, on pourrait peut-être hésiter à l’adopter si quelques indications de Pascal lui-même ne prouvaient que, s’il ne s’était pas encore définitivement arrêté à ce plan, il l’avait du moins entrevu. » Et aussitôt M. Astié cite une note dans laquelle Pascal distribue ainsi ses matériaux. « Preuves de la religion : morale, doctrine, miracles, prophéties, figures. »[1] Sur cette note, M. Astié triomphe : « C’est là justement, s’écrie-t-il, le plan que nous avons suivi. »

Puisque M. Astié s’appuie sur les indications de Pascal, examinons-les d’un peu près.

Les notes de Pascal, rangées par M. Faugère et par M. Asité dans le chapitre Ordre, sont peu nombreuses et généralement obscures. Il en est même quelques-unes dont je renonce à découvrir le sens. Pascal ne les avait écrites que pour lui ; il n’y a rien d’étonnant si elles ne sont pas claires pour nous. Parmi celles qui se laissent comprendre, j’en trouve qui me démontrent que Pascal hésita longtemps sur

  1. Préface, p. 34.