Page:Rambert - Études littéraires, t1, 1890.djvu/153

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la forme même qu’il devait adopter. Les unes parlent d’une série de lettres, d’autres indiquent une suite de dialogues, d’autres enfin mentionnent des chapitres. Rien dans ces notes n’établit que Pascal ait choisi entre ces formes diverses. Cela seul m’avertit qu’il ne faut pas en attendre grand’chose pour l’éclaircissement de la pensée de Pascal. Si elles ont du prix, c’est bien plutôt parce qu’elles en révèlent les fluctuations. Mais voici qui est plus fort. Si, laissant de côté celles qui ne concernent que des morceaux détachés, des chapitres, nous envisageons celles qui ont une portée générale, nous y trouverons non-seulement des traces d’hésitation, mais des contradictions formelles. Deux de ces notes semblent devoir indiquer le plan de la seconde partie. L’une, celle que cite M. Astié, met en première ligne la morale, en seconde la doctrine, et réserve la dernière place aux preuves externes, miracles, prophéties et figures ; l’autre range les preuves en douze catégories : au nº 4, nous trouvons Jésus-Christ ; au nº 7, le peuple juif ; au nº 10, la doctrine ;[1] au nº 11, la sainteté de la loi chrétienne. Si ce ne n’est pas là une contradiction flagrante, c’est quelque chose qui en approche beaucoup. Une seule note est relative au plan de l’œuvre tout entière. Elle nous apprend

  1. Pascal dit : la doctrine qui rend raison de tout. Si ce n’est pas la doctrine chrétienne dans son ensemble, que sera-ce ? C’est le seul numéro où la doctrine soit mentionnée.