Page:Rambert - Études littéraires, t1, 1890.djvu/167

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étudié avec amour ; mais il n’admettrait pas, que je sache, le brusque et malheureux passage essayé par M. Astié entre les deux parties des Pensées, et sur lequel M. Vulliemin, malgré la bienveillance de sa critique, ne se prononce qu’avec hésitation. Vinet était trop artiste lui-même ; il avait d’ailleurs un sentiment trop exquis de l’art de Pascal, pour permettre qu’on y portât la moindre atteinte, fût-ce au nom des convictions qui lui étaient le plus chères.

Pour nous, après la lecture du nouveau Pascal, nous sommes restés sous une impression pénible. Si cette édition devait être définitive, si elle devait supplanter toutes les autres, nous n’aurions plus qu’à dire avec Vinet : « On m’a pris mon Pascal. » — Voilà pourquoi nous réclamons.

II

Dans la préface de son édition des Pensées, M. Astié se demande si l’argumentation de Pascal n’a fléchi sur aucun point. Pour qu’elle n’eût pas fléchi, après avoir été l’objet de tant d’attaques, il faudrait qu’elle fût bien forte. Tour à tour battue en brèche par l’artillerie légère de Voltaire, et par les lourdes mais puissantes batteries de la critique alle-