Page:Rambert - Études littéraires, t1, 1890.djvu/22

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

parti. La règle apparaît de nouveau claire à ses yeux, et la paix rentre dans son âme. Il est protestant, il sera réformateur. Sa camère se décide dans ce seul instant, subita conversione.

Nous ne nous étendrons pas avec le même détail sur tous les événements de sa vie. Notre, but n’est pas de faire une longue et savante biographie de Calvin, mais bien d’étudier son caractère et son œuvre. Nous ne voulons nous arrêter que sur ce qui y touche le plus directement.

On sait comment, peu de temps après sa conversion, Calvin fut obligé de quitter Paris, pour avoir travaillé au discours de Nicolas Copp, qui, en sa qualité de recteur de l’Université, avait parlé des affaires de la religion plus avant et purement que la Sorbonne et le Parlement ne trouvaient bon.[1] On sait aussi comment il alla chercher dans le midi de la France un asile contre la persécution. Après cette première fuite, dans laquelle il rencontra, dit-on, Rabelais déjà célèbre ; après être revenu à Paris, où il s’opposa à l’hérésie naissante de Servet ; après un nouveau séjour à Orléans, où il publia son Traité de la Psychopannychie, contre le sommeil des âmes après la mort, il s’arrêta enfin à Bâle, d’où il adressa au roi de France son Institution chrétienne. Cette grande œuvre terminée, Calvin se remit en route. Il

  1. Th. de Bèze. Vit. Calv.