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Page:Rambert - Études littéraires, t1, 1890.djvu/269

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converti. La dernière page, entre autres, un paysage finement et curieusement décrit, n’eût pas été dans le goût des solitaires. On y sent la gentillesse de l’esprit, et le contraste est frappant entre le sérieux du sujet, déjà entrevu, et cette jolie conclusion qui assimile Port-Royal à un de ces reflets d’automne qui, sous un ciel brumeux, font miroiter les eaux du Léman. La lumière est ménagée sans doute ; mais ces miroitements et ces chatoiements sont-ils mieux à leur place que l’éclat de Victor Hugo ? En relisant ce discours et en y rattachant tout ce que j’ai ouï dire des leçons de M. Sainte-Beuve, je me figure que c’est dans les notes qu’il faut chercher la principale différence entre le ton de l’ouvrage en voie de publication (tome premier) et celui du cours de Lausanne ; or ces notes sont de nature à dissiper toute illusion, et elles ont évidemment été calculées dans ce but. « Je ne suis en Port-Royal qu’un amateur, scrupuleux il est vrai, mais qui se borne à commenter moralement et à reproduire. »[1] Et quatre pages plus loin, à propos de la démangeaison qu’a tout le monde de savoir beaucoup et de belles choses, démangeaison qui est, selon M. de Saint-Cyran, la plus grande tentation qui nous reste du péché d’Adam : « Et c’est cette démangeaison même qui nous pousse, vous

  1. Port-Royal, première édition, I, 455.