peut-être qui lisez et moi qui écris, à savoir si à fond Saint-Cyran sans l’imiter. »[1] Tant de précautions étaient peut-être inutiles, car l’esprit qui les a dictées ne diffère pas de celui qu’on sent ailleurs dans le corps de l’ouvrage. Il y a du dilettante chez M. Sainte-Beuve, c’est un amateur, et il laisse l’impression d’un esprit délié qui se pique de pénétrer tous les mystères de la piété. Il est peintre, et il a pour lui l’agrément ; mais les solitaires ont l’avantage de la dignité.
Quelques années plus tard, vers le temps à peu près où M. Sainte-Beuve publiait le tome troisième de son Port-Royal, il écrivit la page suivante, qu’il donna plus tard au public, et qu’il a bien fait de reproduire dans l’édition actuelle (tom. II, pag.513), car elle est indispensable dans cette espèce de commentaire personnel, auquel, tout en parlant de Port-Royal, il se livre par réflexion.[2]
Je suis l’esprit le plus brisé et le plus rompu aux métamorphoses. J’ai commencé franchement et crûment par le dix-huitième siècle le plus avancé, par
- ↑ Port-Royal, première édit. I, 460. — Voir encore la note de la page 421.
- ↑ Le tome troisième de Port-Royal parut en 1848. La page en question a été publiée, avec d’autres pensées détachées, à la fin du volume intitulé « Derniers Portraits » Quelques indices portent à croire que ces pensées ont été rangées par ordre chronologique, et un peu avant celle que nous citons on en trouve une qui a une date, à 44 ans, ce qui nous reporte on 1848, ou peu après.