Page:Rambert - Études littéraires, t1, 1890.djvu/330

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que des idées favorables. Le titre seul est suspect. Qu’est-ce que cette petite comédie de la critique littéraire ? L’auteur va-t-il nous dévoiler en détail des secrets connus en gros ? Des bruits étranges nous arrivent de temps en temps au fond de notre province : on parle d’éloges qui s’achètent, de coteries qui pratiquent en grand l’applaudissement mutuel ; on cite tel critique, libertin sans vergogne, qui monte à volonté les grands chevaux de la morale, tandis que tel autre, scandaleux amateur de scandales, va furetant de droite et de gauche, convaincu que tout homme est véreux par quelque endroit, et que le meilleur moyen de faire fortune par la littérature est d’avoir découvert le point vulnérable du plus grand nombre possible de candidats à la célébrité. Nous voulons bien que ces turpitudes ou ces petitesses fassent de temps à autre la matière d’un feuilleton ou d’une correspondance de journal. On peut s’amuser un instant à regarder au bord d’une mare grouiller des animaux infects. Mais quand le feuilleton devient un volume et la mare un marais à traverser, il n’y a pas de curiosité qui tienne contre les miasmes nauséabonds.

Heureusement que sous ce titre d’affiche, fait pour le libraire et pour les badauds, on en découvre un second, en caractères microscopiques : Molière selon trois écoles philosophiques. Il ne fallut pas moins que la sévérité de ce sous-titre pour nous