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Page:Rambert - Études littéraires, t1, 1890.djvu/367

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nous servir de boussole, veuillent bien considérer et peser ce simple fait. Voici Voltaire, l’esprit le plus juste et le plus dégagé qu’ait produit la France pendant le XVIIIe siècle, le plus français, le plus cultivé : il appelle Aristophane un poëte comique qui ne fut ni comique, ni poëte. Voici maintenant Hegel, le plus grand des philosophes allemands du siècle actuel et celui qui s’est le plus occupé des choses du goût : à ses yeux, Aristophane est de tous les poètes comiques celui qui est le plus comique et le plus poète. Combien il est à regretter que l’académie française ne nous ait pas dit si le goût « perfectionné » est celui de Voltaire ou celui de Hegel !

Ainsi les difficultés se multiplient, et nous en sommes réduits à nous demander pour la dixième fois : Que faire dans cet embarras ?

II

M. Stapfer n’est pas le premier qui ait tenté sans succès la recherche d’une théorie littéraire ou d’un goût qui fasse loi. Bien d’autres avaient fait avant lui des expériences non moins décevantes. De leur désillusionnement est née une école critique, qui compte partout des représentants distingués, mais