Page:Rambert - Études littéraires, t1, 1890.djvu/381

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Voilà dans quel cercle d’idées roule la petite comédie de M. Paul Stapfer. Seulement le lecteur est prié de ne point chercher ici un de ces excellents feuilletons dont nous parlions au début, qui tiennent lieu de volumes. Il y a dans le livre de M. Stapfer des surprises dramatiques, dont nous n’avons pas essayé de donner l’idée. Les critiques français y forment un chœur agréable ; le disciple de Hegel s’y livre à une profonde méditation, etc., etc. Je ne suis pas même sûr d’avoir toujours exactement rendu sa pensée, et, à dire le vrai, je n’y ai pas visé. Malgré quelques divergences d’appréciation, son livre rendait si bien ma propre expérience qu’il s’est en quelque sorte confondu avec elle, et que je n’ai point cherché à en faire la séparation.

Cependant il faut un dénouement à la comédie. Si c’est une comédie à la manière d’Aristophane, le dénouement est trouvé. Supposez un chœur de graves personnages, costumés non en nuées, mais, ce qui n’est pas plus extraordinaire, en points d’interrogation ; supposez-les dansant une sarabande si folle que le vertige les prenne et qu’ils aillent l’un après l’autre rouler dans la coulisse : quand le dernier sera tombé, on tirera le rideau, et ce sera le dénouement. Si c’est une pièce dans le goût français, on finira bien par voir apparaître un Ariste ou un Cléante, qui nous donnera le mot de l’énigme. C’est en effet ce qui arrive. L’auteur est français, et