Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
ARTISTES JUGES ET PARTIES[1]
« Tout vrai poëte est nécessairement un artiste, et tout artiste est un original. L’artiste ne comprend qu’une seule forme de l’art, qui est la sienne ; le reste lui est étranger. Ne lui demandez pas de faire de la critique ; il n’y entend rien, parce qu’il rapporte tout à lui et qu’il ne se comprend pas lui-même. La critique et l’art sont deux fonctions incompatibles. L’homme né artiste a une organisation à part ; il a les sensations plus fines et plus vives ; il n’est maître ni de ses impressions ni de ses idées ; il ne s’observe pas, il ne cherche pas à se rendre compte de ce qu’il pense ; il s’oublie, il s’abandonne ; il a, comme les enfants, la joie prompte et la
- ↑ Causeries guernesiaises, par Paul Stapfer. 1 vol. in-8, Guernesey, Le-Lièvre ; Paris, St-Ivre, 1869. — Les artistes juges et parties, causeries parisiennes, par Paul Stapfer. 1 vol. in-12. Paris, Sandoz et Fischbacher, 1872.