Page:Rambert - Études littéraires, t1, 1890.djvu/430

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Nous sommes donc en droit de déclarer la pratique ordinaire mauvaise, et de poser, contrairement au préjugé général, les conclusions suivantes :

Ce qu’il faut par-dessus tout éviter dans l’enseignement littéraire, ce sont les juges qui ne sont pas parties, c’est-à-dire les critiques qui ne sont pas artistes.

Le critique artiste se fera connaître à ce signe infaillible que son premier soin et son plus constant souci sera de mettre ses élèves à l’école des grands critiques, qui sont les grands artistes, et de se faire suppléer par eux. S’il y a quelque nouveauté dans l’œuvre de M. Paul Stapfer, c’est tout simplement parce qu’il a appliqué ces principes élémentaires à deux cours destinés à une classe de jeunes demoiselles, et fait entrevoir la possibilité d’un enseignement littéraire infiniment plus fécond que celui qu’on obtient au moyen de précis, de manuels, et de ces cours réguliers et complets dans lesquels on donne de chaque auteur un échantillon accompagné d’une étiquette : Corneille, sublime ; Racine, tendre ; Bossuet, aigle ; Fénelon, cygne, et ainsi de suite.

Mais voici maîtres et maîtresses qui jettent les hauts cris, et les mamans qui sont fort inquiètes : « Ne voyez-vous pas, nous dit-on, que les causeries de M. Stapfer ne sont que des causeries ; il nous faut un enseignement plus grave, un cours régulier,