doit se grouper. Un système philosophique ou dogmatique, peu importe, devra, pour rester dans les conditions du vrai, commencer par là ; il devra accepter le fait central de l’univers comme le principe central de la science, et, travaillant sur cette base large et solide, ramener à ce seul principe tous les principes ultérieurs, à ce seul mystère tous les mystères subséquents. Voilà, si nous ne nous trompons, quelle est la vraie mission de la science ; quand elle aura achevé ce travail, elle aura terminé son œuvre ; mais si elle veut remonter plus haut, elle perdra son temps et sa peine. Un système qui reposera sur une solution quelconque de ce premier problème, l’existence du fini à côté de l’infini, ne reposera jamais que sur une confusion et sur un abus du langage.
On doit comprendre maintenant pour quelles raisons nous estimons Calvin dans son droit, quand il blâme la curiosité de ceux qui s’informent du pourquoi de la création. C’était plus que son droit, c’était son devoir. Mais si nous avons essayé de mettre ce principe en évidence, c’est pour le retourner contre Calvin lui-même. Ce même Calvin qui traite si sévèrement les curieux, tombe à son tour dans la faute qu’il leur reproche. Il fait mieux que de soulever le problème ; il le résout. Plus coupable que ses adversaires, il ne se borne pas à demander pourquoi Dieu a créé le monde ; il soutient que Dieu a créé le