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trer que la quantité énorme de chaleur qui produit cet effet pourrait fondre six millions de milles géographiques cubes de fer, c’est-à-dire une masse dont le volume égalerait plusieurs fois celui du massif des Alpes.

« Telle est l’immense quantité de chaleur qui, chaque année, se transporte de l’équateur aux pôles en passant dans les régions intermédiaires, sans être aperçue même des savants, et dans un véritable incognito. Ce n’est pas tout. L’eau en se congelant émet une dernière quantité de chaleur qui contribue à mitiger les climats polaires. Ainsi les pluies et les neiges n’ont pas seulement pour but d’arroser la terre, mais aussi de distribuer la chaleur et de tempérer la rigueur du froid dans les saisons hivernales. C’est un fait bien connu que les hivers pluvieux ne sont jamais les plus froids.

« Sans cette précieuse propriété que possède la vapeur d’eau de voyager à l’état latent, notre atmosphère acquerrait une température de fournaise, et la vie serait impossible. Quoique les physiciens ne soient pas disposés à étudier les causes finales, ils ne sauraient cependant méconnaître, dans l’énorme capacité de l’eau pour la chaleur latente que contient sa vapeur, une de ces dispositions bienfaisantes de la création par lesquelles son auteur, à l’aide d’une loi très simple, a pourvu à la production d’une infinité d’effets, que seule une sagesse infinie pouvait prévoir. »