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étions tous les jours témoins d’un étonnement qui augmentait à mesure que nous avancions vers les énormes forêts vierges de la région de Tourouschank, ou vers les plaines presque inhabitées et couvertes d’une terre noire (tchernosem) profonde, de l’autre côté de Krasnojarsk. Leur fertilité pouvant être comparée à celle des meilleures parties de la Scanie, et leur étendue dépassait celle de toute la péninsule Scandinave. Cette appréciation, faite par un véritable cultivateur, même sans éducation, ne doit pas être sans intérêt, quand il s’agit de juger l’importance future de la Sibérie.

« Ainsi, quoiqu’une partie de ces contrées se trouve au nord du cercle polaire, on y voit, je crois, les plus vastes et les plus magnifiques forêts de l’ancien continent. Au sud de la région forestière proprement dite se trouvent des plaines sans pierres et couvertes de la terre la plus fertile ; elles s’étendent à plusieurs centaines de milles et elles n’attendent que la charrue pour livrer les moissons les plus abondantes. »

Pendant ce curieux et important voyage d’investigation, la partie purement scientifique n’a pas été négligée : MM. Lundström et Struxberg, courageux compagnons de M. Nordenskiöld, ont fait une riche collection sur la nature de la Sibérie[1].

VII.

Les courants d’air frais du printemps, si fort appréhendés de nos cultivateurs, peuvent être produits par des

  1. Comptes rendus de l’Académie des sciences, décembre 1875.