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avec sa vache sous un arbre, au moment où un violent orage éclatait. Tout à coup une forte détonation se fît entendre ; la vache fut tuée par la foudre, et sa gardienne resta étendue sans mouvement sur le sol. On reconnut qu’elle vivait encore, et des soins empressés lui rendirent le sentiment de l’existence. Mais, chose singulière, en écartant ses vêtements pour la secourir, on aperçut parfaitement gravée sur sa poitrine l’image de la vache frappée à côté d’elle.

VI.

Dans l’état actuel de nos connaissances, il est difficile d’avancer une théorie qui puisse rendre compte d’une manière entièrement satisfaisante de toutes les circonstances qui accompagnent la formation de ces singulières impressions de la foudre.

Cependant il est croyable qu’elles ont le plus grand rapport de cause et d’effet avec des impressions analogues obtenues à l’aide des rayons solaires, comme dans la photographie ordinaire, ou à l’aide de la décharge électrique d’une batterie, ou encore par une action thermoélectrique, comme dans le cas des images électriques obtenues par Moser, Riess, Carsten, Grove, Fox-Talbot et d’autres savants.

Dans toutes ces impressions électriques, ainsi que dans celles de la foudre, le corps qui reçoit l’empreinte éprouve une modification moléculaire plus ou moins prononcée. Il y a en outre transport de matière pondérable détachée