Page:Rambosson - Histoire des Météores, 1883.djvu/440

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

fumée et les vapeurs méphitiques qui s’exhalent aujourd’hui encore de quelques anciens volcans, surtout dans les temps humides, font voir qu’il reste toujours quelque aliment dans le foyer de ces anciennes fournaises ; c’est ce que prouvent également les sources chaudes qui jaillissent en Auvergne, au milieu des montagnes volcanisées.

Lorsque les siècles ont passé sur les éruptions volcaniques, les pays volcanisés offrent les spectacles les plus singuliers et les plus attachants que l’on puisse imaginer. Les chaînes et les plateaux de laves durcies, les coulées dont on peut suivre l’ancienne direction, depuis les bouches du cratère jusqu’au bas des montagnes, les assemblages bizarres de piliers et de prismes qui se déploient majestueusement en superbes colonnades sur le bord des rivières, ou qui étonnent la vue par les positions hardies qu’ils affectent sur les pentes des montagnes ; les rochers calcinés sur place par l’ardeur des feux volcaniques, les pavés naturels, qu’on appelle ailleurs des pavés de géants, enfin les boules énormes qu’on voit disposées dans quelques contrées ; toutes ces productions étranges sont autant de monuments qui rappellent les volcans et les effets des feux souterrains.

M. Desmarets a publié des cartes sur lesquelles il a tracé la marche de chacun d’eux et a marqué la limite où ils se sont arrêtés. Il fixe trois époques à ces anciens volcans ; les plus modernes ressemblent à ceux qui sont enflammés, hors le feu, qu’ils ne vomissent plus. Leur cratère est distinct, bordé de scories ; les laves qu’ils ont jetées forment des courants continus et moulés sur les inégalités du terrain.