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LA VIE ET LA MORT


Il en jeta, jeta, par monceaux fantastiques,
Par monceaux lumineux, par monceaux effrayants
Et les sillons du ciel fumèrent, extatiques,
Sous les pas du semeur aux gestes flamboyants.

 
Il en jeta, jeta, de sa dextre éperdue,
Largement, en tous lieux, par grands jets bien rythmés ;
Et les étoiles d’or fuirent dans l’étendue
Comme un essaim bruyant d’insectes enflammés.


« Allez ! allez ! disait le grand semeur de mondes.
Allez, astres ! germez dans les steppes des cieux !
Peuplez les champs d’azur de vos floraisons blondes,
Allez, chantants ! allez, vermeils ! allez, joyeux !


« Allez, sillonnez l’air comme des nefs de flammes
Naviguez dans le bleu sous les propices vents,
Avec tout ce qu’il grouille en vous de corps et d’âmes,
Avec vos cargaisons farouches de vivants !