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LA VIE ET LA MORT


« Allez, houle de feu, dans la nuit misérable !
Et faites-y la joie ! Et faites-y le jour !
Et lancez jusqu’au fond de l’incommensurable
Des jets vertigineux de lumière et d’amour !

« Et que tout sur vos flancs brille, exulte, prospère !
Et que tout soit content, soit heureux, soit béni,
Et clame : « A jamais gloire au Créateur, au Père,
Au Semeur de soleils qui peupla l’infini ! »

Et les astres alors partirent, lourds de vie,
Tourbillonnant aux pieds du Créateur serein,
Comme, en un désert plat que juillet torréfie,
D’humbles grains de poussière aux pieds d’un pèlerin.

Et tous brillaient, et tous chantaient, et,- sans entraves.
Gravitant sur leur axe inébranlable et sûr,
Avec leurs milliards de voix fières et graves
Poussaient un hosanna monstrueux dans l’azur.