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LA VIE ET LA MORT

 
Et tout était bonheur, justice, beauté, force ;
Et chaque astre entendait ses êtres radieux
Couvrir de chants d’amour sa maternelle écorce,
Et tous bénir la vie, et tous bénir les cieux !

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Or, quand il eut vidé sa besace d’étoiles,
Quand de globes joyeux tout le noir fut jonché,
Le Semeur vit, au fond du sac. entre deux toiles,
Un tout petit morceau de soleil ébréché.
 
Et, distrait, sans savoir quelle sphère inconnue
Tournoyait incomplète en l’espace vermeil,
Le Créateur, d’un souffle, envoya dans la nue
Rouler cette parcelle infime de soleil.