Page:Rameau - Notes historiques sur la colonie canadienne de Detroit, 1861.djvu/22

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ai montré tout à l’heure qu’un grand nombre de soldats congédiés et plusieurs familles venues du Canada, avaient répondu à cet appel ; personne désormais ne prenait plus aucun souci à ce sujet, et telle fut la négligence que de 1710 à 1734 — pas un colon ne put obtenir de titres réguliers de concession ; le peu de gens qui s’établirent le firent comme par une manière de tolérance, sans avoir aucune assurance réelle de leur situation. C’était la conséquence naturelle du changement de régime survenu à Détroit. Cadillac était autrefois non seulement commandant, mais seigneur du pays, et il avait un intérêt considérable à activer son peuplement, tandis que désormais le commandant du Poste n’accordait plus qu’une attention médiocre, au développement d’un établissement qui avait même été déprécié aux yeux de l’administration.

Un événement fâcheux, survint en outre à cette époque qui dut nuire beaucoup à la jeune colonie, ce fut l’apparition d’une tribu errante et pillarde nommée les Outagamis, plus sauvage que les autres sauvages, repoussée et redoutée en même temps par toutes les autres ; ils faillirent en 1712 détruire le Détroit qui ne fut sauvé que par l’énergie et l’habilité de M. Dubuisson commandant provisoire du fort, sou-