Page:Rameau - Notes historiques sur la colonie canadienne de Detroit, 1861.djvu/43

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pour les filles, et le sieur J. B. Rocoux tenait l’école des garçons.

À croire certaines gens aujourd’huy, il semblerait vraiment que l’art d’écrire soit une innovation merveilleuse que l’invasion anglaise aurait importé en ce pays ; — mais avant cette époque un grand nombre de vos aïeux lisaient et écrivaient fort bien, et je dois dire qu’en parcourant les vieux papiers, j’ai été même étonné, vu le peu de ressources dont on disposait, et les difficultés de toute nature qu’on devait éprouver à instruire les enfants dans ce lieu si reculé, j’ai été étonné souvent de trouver dans l’ancienne population du Détroit une si forte proportion de personnes sachant lire et écrire.

Or ne croyez point que cette écriture, fut écriture d’apprentis, bégayant sur le papier des lettres grossières et mal assemblées, — souvent elle est fort belle ; combien de fois en compulsant les vieux actes, ai-je cherché à deviner dans les formes capricieuses de ces lignes séculaires, l’empreinte du caractère et des pensées de ceux qui les avaient tracés.

On ne voit point alors de ces écritures couchées, hâtives, toutes semblables, d’une régularité fade, laides dans leur monotonie comme le produit d’une fabrique à vapeur, et trop souvent illisibles. Ces signatures sont larges et