Page:Ramsay - Les Voyages de Cyrus, éd. Quillau, 1727, tome 1.pdf/102

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trer mes foiblesses ; mais j’éviterois ce récit, si je ne prévoyois pas qu’il peut vous servir d’une grande instruction.

Je suis né Prince ; mon père étoit Souverain d’un petit État dans les Indes qui s’appelle le pays des Sophites. M’étant un jour égaré à la chasse, je rencontrai dans l’épaisseur d’un bois une jeune fille qui s’y reposoit. Sa merveilleuse beauté me frappa d’abord ; je devins immobile ; je n’osois m’avancer. Je crus que c’étoit un de ces esprits aëriens qui descendent quelquefois du trône d’Oromaze, pour ramener les ames à l’Empyrée. Selime, car c’étoit son nom, se voyant seule avec un homme, s’enfuit & se sauve dans un Temple voisin de la forêt ; je