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plaisir & le devoir, s’étoient unis pour augmenter sa passion pour la fille de Farnaspe : En l’aimant il avoit goûté tous les charmes de l’amour, sans connoître ni ses peines, ni ses dégoûts ; il sentit la grandeur de sa perte, & refusa toute consolation. Ce ne sont pas les grandes révolutions politiques, ni les revers éclattans de la fortune qui accablent les Heros ; les ames nobles & génereuses ne sont sensibles qu’aux maux qui interessent le cœur. Cyrus se livre tout entier à sa douleur ; il ne peut la soulager, ni par les pleurs, ni par les plaintes ; les grandes passions se taisent toujours ; un torrent de larmes succede enfin à ce profond silence. Mandane & Araspe qui ne