Page:Ramsay - Les Voyages de Cyrus, éd. Quillau, 1727, tome 1.pdf/194

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Un jour que j’étois accablé des plus tristes réflexions, j’entendis tout à coup un bruit sourd, comme si l’on avoit voulu percer le mur de ma prison. Ce bruit étoit causé par un homme qui cherchoit à se sauver ; il aggrandit assez l’ouverture en peu de jours, pour pénétrer dans ma chambre. Ce prisonnier quoiqu’Etranger, parloit parfaitement la Langue Egyptienne ; il m’apprit qu’il étoit Tyrien, qu’il se nommoit Arobal, qu’il avoit servi Apriés dans les troupes des Cariens, & qu’il avoit été pris dans le même temps que moi ; il avoit l’esprit vif, naturel, & aimable ; il s’énonçoit avec feu, délicatesse, & grace ; en redisant les mêmes choses, il ne les répetoit jamais. Le