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également content de soi-même, comment le seroit-on de son ami ? Vous avez vos foiblesses, j’ai aussi les miennes ; mais notre candeur à nous avouer nos défauts, & notre indulgence à nous les pardonner réciproquement, doivent faire le lien de notre amitié. C’est traiter son ami comme soi-même, que de lui montrer son ame toute nüe ; cette simplicité fait disparoître toutes les imperfections. Avec les autres hommes, il suffit d’être sincere, en ne paroissant jamais ce que l’on n’est pas ; mais avec son ami, il faut être simple, jusqu’à se montrer tel qu’on est.

C’est ainsi qu’ils s’entretenoient ensemble pendant leur voyage ; ils arriverent enfin sur les bords du