Page:Ramsay - Les Voyages de Cyrus, éd. Quillau, 1727, tome 1.pdf/234

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commencerent à luire en lui, que sa figure n’étoit pas la même que celle des animaux, qu’il avoit plus d’esprit, plus d’invention, plus d’adresse qu’eux, & par conséquent qu’il pouvoit être d’une nature différente.

La Chévre qui l’avoit nourri, mourut accablée de vieillesse ; il fut fort surpris de ce nouveau phénomene qu’il n’avoit pas remarqué auparavant ; il ne put comprendre pourquoi elle demeuroit si long-temps immobile & froide, il l’examina pendant plusieurs jours, il compara tout ce qu’il voyoit en elle, avec ce qu’il sentoit en lui, & s’apperçut enfin qu’il avoit un battement dans le cœur qu’elle n’avoit pas, & qu’il y avoit un prin-