Page:Ramsay - Les Voyages de Cyrus, éd. Quillau, 1727, tome 1.pdf/377

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

blesse de votre génie qui ne sçait pas s’élever plus haut. Je vois que vous sentez plus finement que les autres nations, que vous connoissez plus parfaitement la nature humaine, & que vous sçavez tourner tous les plaisirs en instructions. On ne peut interesser les autres peuples que par les pensées fortes, les mouvemens violens, & les catastrophes sanglantes. C’est par défaut de sensibilité que nous ne distinguons pas comme vous, les nuances fines des pensées, & des passions humaines, & que nous ne connoissons point ces plaisirs doux & tendres qui naissent des sentimens délicats.

Solon touché de la politesse de ce discours, ne put s’empêcher de dire à Cyrus en l’embrassant avec