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De cette question s’occupe Runham Brown, le secrétaire de l’Internationale des Réfractaires à la Guerre dans un article intitulé « Comment faut-il résister à la guerre ? » publié dans l’hebdomadaire belge Le Rouge et le Noir (6 mars 1935). Il y expose les considérations éminentes suivantes :

« La puissance de résistance contre la guerre se trouve dans l’idée. Le danger de la guerre est dans la croyance en des idées fausses. La puissance de pouvoir empêcher la guerre est dans la croyance d’une idée juste. Cette idée ne doit pas être seulement prêchée par des mots ; elle doit être exercée dans la vie, dans la pratique… Cinquante pour cent de tous les soldats du monde préféreraient refuser le service militaire s’ils osaient…

« Le mot de « révolution » fait peur à la plupart des gens. Ils voient en pensant à ce mot des barricades dans les rues, des ouvriers armés de cannes, de pierres et d’armes essayant de tenir contre des mitrailleuses et tombant à la fin — c’est-à-dire une inutilité sanglante qui n’aboutit à rien… Mais la révolution pour laquelle le réfractaire à la guerre combat, ne se fait pas d’une telle manière. Quand même elle ne sera faite que par la rébellion, c’est-à-dire par le refus personnel et par la résistance passive contre l’autorité. »

Dans ces mots se trouve le point essentiel du problème entier, dont la solution va nous montrer comment il se fait que nous voyons une préparation gigantesque à la guerre sans la résistance des peuples. Pour la première fois un pacifiste en soi reconnaît que le refus à la discipline et la résistance passive contre l’autorité de l’État sont la question essentielle pour le combat contre la guerre. C’est un fait nouveau dans le mouvement du pacifisme ; jusqu’à maintenant ce n’était que l’anarchisme qui avait constaté et prouvé cela. Jamais avant le pacifisme n’a voulu reconnaitre que la lutte contre la guerre ne reste qu’une grimace sans la lutte contre le principe de l’autorité.