Page:Ramus - La préparation à la Guerre sans la résistance du peuple — Pourquoi ?, 1935.pdf/16

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 16 —

même le « meilleur » — contraint l’homme à faire la guerre, alors l’illusion du « moindre mal » s’est évanouie, alors partout c’est « le même mal », car pour l’homme il n’y a pas de différence s’il donne sa vie pour l’un ou pour l’autre, il peut lui être égal qu’on lui demande sa liberté, sa vie ou sa santé. Il peut lui être égal que n’importe lequel, le « bon » ou le « mauvais » État, le contraigne à devenir meurtrier contre des hommes qui tout comme lui-même ne sont pas responsables de la politique de leurs dirigeants par lesquels ils sont asservis et abusés.

La désertion du principe de la résistance à la guerre est influencée par son manque de clarté envers le principe de l’État, ce qui se voit dans un article de Policy (Chicago, February 1935).

Il y est dit que ces opinions antimilitaristes auraient été justifiées dans le moment où la plupart des États étaient organisés démocratiquement et paisiblement. En ce moment, la résistance à la guerre, le refus du service militaire auraient obligé l’État à se souvenir de son devoir envers la paix. Aujourd’hui ce sont les gouvernements qui préparent leurs sujets à la guerre en les trompant.

« Dans ces pays le refus au service militaire est un sacrifice de ceux qui sont assez courageux et entraîne la mort pour ces héros ; mais dans les autres pays, un refus au service militaire veut dire l’affaiblissement de la force de résistance de cette partie du monde qui n’est pas encore folle. C’est pourquoi je ne crois plus que dans ces circonstances la résistance passive, même la plus héroïque, soit un moyen efficace. Autres temps, autres moyens, quoique le but reste le même. Le pacifiste convaincu doit chercher pour la situation actuelle un plan d’action qui sera différent de celui d’avant. Son but doit être : ces gouvernements qui veulent le progrès pacifique doivent se rapprocher le plus possible pour empêcher que les intentions guerrières de quelques aventuriers politiques, dont les gouvernements sont basés sur la violence et la vengeance, puissent se réaliser. »