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L’Anarchisme,
comme réalisation pour les temps actuels


Dans le chaos, l’inconstance et l’incertitude actuels de tous les facteurs économiques de la vie sociale, état de choses admis par les classes dominantes, la finance et les gouvernements de tous les pays ; dans ces temps troubles, nous avons la grande consolation, nous autres anarchistes, de constater que la théorie anarchiste-communiste a dépassé le stade d’une réalisation future pour devenir une théorie économico-sociale réalisable pratiquement à notre époque et actuellement. C’est là la grande évolution de l’anarchisme au cours des dernières années, évolution et développement accomplis au cours des évènements qui se déroulent sous nos yeux. Quelques-uns s’en insoucient, d’autres les mésestiment, mais ils n’en existent pas moins et il faudra qu’on compte avec eux.

En tant qu’anarchistes, nous avons le devoir d’examiner et de scruter toutes les formes de vie sociale en relation avec l’anarchisme ; il faut vivre avec notre temps, ses théories et ses doctrines, pour nous rendre compte si l’anarchisme n’est pas resté en arrière et s’il peut suivre les résultats nouveaux enregistrés par la science et l’expérience. Les recherches historiques ne nous seront d’aucun aide, car la vie présente nous pose de nouveaux problèmes.

A côté de ses ennemis déclarés, l’anarchisme compte encore des adversaires, qui ne le croient pas actuel et le jugent impraticable pour le passage révolutionnaire de l’état de choses présent à la société libertaire. Il faut, disent-ils, un état de transition ; durant cette période il faudra que les hommes se contentent d’être salariés d’après leur travail ou de recevoir un salaire égal pour leur travail. Ces adversaires doutent qu’il y ait assez de produits pour tous au moment de la révolution sociale ; ils croient nécessaire un système de distribution qui ne pourra assurer qu’une vie très modeste. La construction au cours et après la révolution sociale leur apparaît comme un procès très long, et ils craignent que les hommes travaillent peu et consomment trop. La critique « syndicaliste >> dit :