Page:Ramuz - Aline, 1905.djvu/142

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— Voilà que tu tousses, tu ne vas pas bien. Pourquoi ne veux-tu pas te soigner ?

— C’est le temps qui fait ça.

— Moi je dis qu’il faut se soigner. On tousse, on s’en va de tousser. Si on consultait.

— Oh ! non.

Henriette se méfiait, parce qu’elle trouvait que cette maladie avait un drôle d’air. Seulement, les femmes ont souvent de mauvais moments. Et Aline crut d’abord que c’était le chagrin qui la rendait malade. Ensuite, elle eut de grandes douleurs dans le dos, puis dans l’estomac comme une brûlure, puis elle vomit. Et un matin, tout à coup, elle sentit qu’elle avait un enfant. Alors elle pensa seulement : « Il faut tout de suite que j’aille le lui dire. »