Page:Ramuz - Aline, 1905.djvu/179

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

L’enfant n’avait pesé que quatre livres le jour de sa naissance et son poids n’augmentait presque pas. Il avait une très grosse tête, comme tous les enfants qui viennent de naître, mais une tête plus grosse encore et un tout petit corps. Ce n’était rien qu’un peu de chair. Sa figure était comme une boule rouge où il y avait des plis qui étaient les yeux et la bouche, et deux trous qui étaient les narines. Il tenait ses poings serrés contre ses joues. Il n’avait pas de cheveux, ni de sourcils, mais une espèce de poil sur le front et sur les épaules.

On le mettait coucher dans une corbeille à linge posée sur deux chaises. Le fond était garni d’une paillasse de feuilles de maïs, avec un petit drap et, par-dessus, une couverture de laine et un gros édredon pour qu’il fût bien au chaud. Mais, sitôt qu’on l’avait posé dans son berceau, il