Page:Ramuz - Aline, 1905.djvu/195

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tête pointue. Puis Julien parut sur la place ; il portait un gilet à manches de coutil et le ruban de son chapeau avait une agrafe d’acier. Elle lui parlait, il répondait ; le singe agitait son épée et une petite fille qui avait la coqueluche toussait d’une toux sèche et rauque.

Mais ses rêves s’éparpillèrent d’un seul coup comme le brouillard dans le vent et elle retrouva le petit cadavre près d’elle. La bougie fumait sur la table. Elle se dit de nouveau : « Il est mort ! il est mort ! » Et alors elle poussa un cri, ouvrit la porte et sortit en courant.

La lune, à son dernier quartier, s’était couchée derrière les bois. Il n’y avait que les étoiles et leur cendre insensible qui tombait dans les arbres. La nuit était pure. L’air léger passait par bouffées, hérissant l’herbe. Aline courait au hasard en pleins