Page:Ramuz - Aline, 1905.djvu/207

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elles avaient un peu peur ; mais la lumière les tranquillisa. L’abat-jour de papier rose laissait la chambre dans l’obscurité ; la table seule était éclairée. Et on distinguait mal dans l’ombre le lit étroit et une forme sur le lit.

Au bout d’un moment, une reprit :

— Moi, j’ai froid aux pieds.

— Oh ! dit la seconde, c’est d’être assise qui fait ça.

Et la troisième ajouta :

— Mettez-vous au moins un châle sur les épaules.

Henriette n’avait pas bougé de sa place depuis sa chute du matin. Ses regards étaient tournés en dedans, ses mains ne remuaient pas et elle gardait la tête inclinée.

Les femmes la considérèrent. Elles branlèrent la tête.