Page:Ramuz - Aline, 1905.djvu/208

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— Voilà ! dirent-elles.

— Oui, voilà !

— Quel coup quand même !

— Elle est assommée.

— Oh ! oui.

Puis elles parlèrent d’autre chose. Petit à petit le sommeil les gagnait. Leurs pensées s’affaissèrent comme les branches sous la neige. Mais, à peine leurs yeux s’étaient-ils fermés, qu’ils se rouvraient d’eux-mêmes. Elles s’agitaient sur leurs chaises. Parfois elles échangeaient un regard. Elles sentaient la mort rôder autour d’elles ; l’air en était comme épaissi.

À la fin pourtant elles s’assoupirent l’une après l’autre. La lampe brûlait en grésillant, on n’entendait pas d’autre bruit.

Quelquefois seulement, une des dormeuses se mettait à souffler plus fort,