Page:Ramuz - Aline, 1905.djvu/233

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

pleines. Et les femmes riaient, parce que le vin fait rire, et qu’il faut s’amuser dans les noces.

Les Damon étaient bien heureux. La mère Damon suait dans son corsage de soie trop étroit ; sa figure semblait huilée ; et elle causait sans s’arrêter. À tout moment, le père Damon descendait à la cave et remontait, chargé de bouteilles qu’il débouchait entre ses genoux. Et Julien, parmi ses amis de noce et leurs demoiselles, était un peu gêné par son habit neuf et par son faux-col.

Après le repas, on partit pour l’église. Le sonneur guettait par la lucarne ; les cloches sonnèrent ; l’harmonium se mit à jouer ; et puis, quand les époux entrèrent, les filles du village chantèrent un cantique.

Les voitures se rangèrent devant le