Page:Ramuz - Aline, 1905.djvu/232

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deux ou trois jours chez sa fiancée. Ensuite il était revenu. Et puis on avait oublié.

Les noces furent de bien belles noces. La fiancée arriva la veille avec sa robe, son voile et ses souliers fins dans un grand carton. Elle était large et haute. Elle avait les cheveux de trois couleurs qui viennent de sortir tête nue au soleil. Julien l’attendait devant la porte. Et, quand elle sauta du char, sa jupe en se relevant, découvrit sa jambe forte et ses grands pieds.

Le lendemain matin, les invités parurent. Les femmes avaient mis des robes de laine noire, les hommes des vestes de drap, et ceux de la ville des redingotes. On servit d’abord à manger et à boire. Il y avait du thé et du sirop pour les femmes ; du vin de trois espèces ; de la viande froide, du jambon et de la salade ; des merveilles et des gaufres. Les deux chambres d’en bas étaient